dimanche 1 novembre 2020

J'ai descendu dans mon jardin ...

En cette année où j'ai dû comme beaucoup d'autres regarder le printemps de très loin, j'ai fait pousser un jardin enchanté dans mon salon.
J'ai sorti mes ciseaux, les papiers que j'ai pu trouver, un peu de fil de fer et quelques boutons et j'ai planté dans mon appartement des bordures de tulipes multicolores, des coquelicots et des iris.








Matériel

Fil de fer pour les tiges
pour les tulipes  : papier origami et papier "tissus"
pour les coquelicots : papier calque rouge (ça aurait été mieux avec du papier de soie, mais j'en avais pas) et boutons boules noirs
pour les iris : papier "tissus" violet

Tutoriel

Pour les tulipes
J'ai fait quelques modifications pour que les fleurs aient l'air plus naturelles, moins "carrées" :
- pour les papiers tissus (qui sont recto-verso), découper le bord plié des pétales extérieur, ce qui donne l'impression d'un pétale en plus
- pour donner l'aspect d'une tulipe en train de s'ouvrir : arrondir aux ciseaux les extrémités en pointes des pétales, et les courber légèrement au crayon. Ne pas le faire sur d'autres pour avoir l'aspect de boutons encore fermés.
- appuyer sur le centre de la base de tulipes pour le faire rentrer, ce qui abaisse les coins et donne un aspect moins carré. Accentuer cet aspect en abaissant encore les coins à la main
- pour les fleurs en papier origami, les comprimer très légèrement dans la main pour froisser un peu le
papier
- enfiler la tulipe sur la tige par le petit trou présent au centre de la base

Pour les Coquelicots
Modification :
- Pour les pétales : ne pas découper 2 ronds mais des genres de 8, comme 2 pétales accrochés ensemble. Les superposer en quinconce, ne pas les froisser pour le papier calque
- piquer le fil de fer par l'arrière des pétales, enfiler le bouton boule, recourber le fil de fer à la pince et le repiquer dans les pétales. Entortiller le bout qui dépasse avec la tige sur l'arrière

 Pour les iris, j'ai simplement découpé chaque pétale à part puis assemblé avec un scotch tawashi vert.

samedi 20 juin 2020

La physique du tricot

Dorénavant je ne dirai plus "je tricote" mais "je fabrique un métamatériau mécanique".

Aujourd'hui c'est sérieux, on va parler scientifique.
Une vidéo très intéressante sur la physique du tricot trouvée au hasard d'une lecture automatique youtube. N'ayez pas peur, il s'agit d'une présentation grand publique d'une thèse sur le sujet, il n'y a qu'un petit peu de charabia scientifique.

ça explique même pourquoi le jersey roulotte, mais ça j'ai pas tout compris la première fois il faut que je me prévoie un deuxième passage.


Vous aurez corrigé de vous même l'erreur sur la diapo à 14 min 15 : la dernière maille est bien une maille double (tricotée en piquant dans la tête de maille du rang précédent) et non un jeté.
J'espère qu'il n'a pas planté sa thèse à cause de ça ...

lundi 13 avril 2020

Pâques bleues


D'habitude pour Pâques, je teins des œufs avec des épluchures d'oignon. D'habitude je récupère les épluchures auprès de ma maraîchère, qui est bien contente de me donner ses fonds de cagettes. Mais cette année, ce n'est comme d'habitude pour personne, et j'avoue que je n'avais pas anticipé ce point-là. J'avais heureusement une boîte de 6 œufs blancs que j'ai soufflés pour en garder la coquille.

Me voilà donc à devoir improviser avec les moyens du bord.
J'ai testé la betterave, censée donner un beau rouge foncé. Echec total. Les oeufs en sont ressortis beigeasses ou grisâtres selon le temps de trempage. Mais de rouge, point.
Colorant alimentaire : pas mieux. Une couleur toute délavée pas terrible.
Finalement, c'est l'encre bleue de calligraphie qui a donné le meilleur résultat : appliquer l'encre au pinceau, frotter avec un chiffon pour faire pénétrer la couleur, laisser sécher, graver le décor avec une aiguille à laine, frotter avec un peu d'huile pour faire briller.
Décor de Pâques de confinement.

samedi 21 mars 2020

Eponges tricotées en fil d'ortie



Avez-vous lu le conte d'Andersen "les cygnes sauvages" lorsque vous étiez petit ? C'est l'histoire d'une princesse qui, pour sauver ses 11 frères d'un sort qui les a transformés en cygnes, s'esquinte les doigts à leur faire à chacun une tunique en ortie. Je m'imaginais la princesse en train d'assembler des tiges d'orties pour en faire des vêtements. Pas vraiment pratique, et pas étonnant que ça lui ait piqué les doigts ! En fait non, certaines variétés d'ortie sont, comme le lin, des plantes dites textiles dont on peut tirer des fibres utilisables pour le tissage par exemple. Son usage était très répandu dans nos contrées au moyen-âge mais est tombé dans l'oubli avec l'essor de la soie et du coton.

J'ai acheté il y a quelques mois une pelote de fil d'ortie à une association népalaise. C'est un monofil torsadé (il a tendance à s'entortiller assez facilement), irrégulier et qui peut-être "coupant" quand on le travaille (je comprends mieux l'esquintage de doigts). Pas complètement un fil hyper agréable à tricoter, mais c'est pas si pire (mieux vaut cependant être bien détendu pendant l'opération et ne pas trop tendre le fil).
Mon idée était de m'en servir pour un projet sur lequel je réfléchis depuis un certain temps : faire des éponges zéro-déchet pour la vaisselle.

Pour moi qui n'ai pas de lave-vaisselle, et donc qui fais beaucoup de vaisselle à la main (et qui n'aime pas spécialement ça il faut bien l'avouer), l'éponge classique avec le grat-grat vert reste ce qu'on a inventé de mieux pour cet usage. Idéal en terme de prise en main, essorabilité, rapport souplesse/rigidité et lavabilité. J'ai n'ai pas fait une étude approfondie sur la façon dont les gens tiennent leur éponge, moi je la bloque avec le pouce et j'utilise les autres doigts pour frotter l'éponge contre l'ustensile à laver. Je n'ai jamais réussi à être efficace avec les grandes éponges plates carrées, et je me méfie des brosses qu'on ne peut pas laver.

J'ai tout essayé pour la remplacer : tawashi de formes divers et variés, en crochet ou en vielles chaussettes, carrés de coton en tricot, courge séchée, substitut du commerce en microfibre. Rien ne me convient vraiment, c'est pire que Boucle d'Or : trop petit, trop grand, trop carré, trop épais, trop fin, impossible à essorer, impossible à humidifier, trop rigide, trop souple, l'eau est trop humide, ça se déplie dès qu'on ne fait plus attention comment on le tient, met trois plombes à sécher, y a des bouts de fibres qui se barrent, des aliments qui restent coincés dans les épaisseurs, ... Bref rien me va, il y a toujours un critère rédhibitoire (le moins pire que j'ai testé est une éponge microfibre de la marque H2O at home, avec une forme assez rectangulaire).

Mais ne m'avouais pas vaincue et réfléchissais au substitut parfait.
* Niveau matière déjà.
Exit le coton, hydrophile (qui retient l'eau), donc difficile à essorer et qui met longtemps à sécher (l'odeur de moisi pour une éponge, pas terrible).
Le lin convient très bien pour cet usage. D'ailleurs j'ai imaginé un hamac à savon en lin pour accrocher mon savon dans la douche. C'est nickel chrome, il sèche très bien entre 2 utilisations ainsi que le savon; ce qui évite de se retrouver avec un magma informe au bout de trois jours d'utilisation.
(Pour ceux que ça intéresse : il s'agit d'un tube (tricot circulaire) en point rivière pour avoir des maille larges, avec quelques rangs normaux à une extrémité qui va être fermée par une couture).
Et à priori le fil d'ortie va bien également.

* Niveau mise en forme
Pas de crochet, qui donne un textile plus épais, donc toujours problématique pour le séchage (et en plus j'aime pas crocheter).
Tricot donc, un point mousse tout simple me paraît bien: facile à faire, une seule épaisseur de fil, relief du point qui donne déjà un peu d'épaisseur et d'élasticité,  effet grattant des lignes de rang.

* Niveau forme
Le résultat final doit se rapprocher au max d'une éponge classique, niveau taille déjà, mais aussi question épaisseur, élasticité et rigidité. Donc besoin de plusieurs épaisseur de tricot (4 dans le cas de l'ortie) mais il faut donc que ça reste plié pendant l'utilisation, et qu'on puisse le déplier pour l'essorer et le faire sécher. 
Solution : un tube au point mousse (ouvert aux 2 extrémités, parfait pour le séchage) dont il suffit de replier une épaisseur sur l'autre (comme un col roulé) pour atteindre les spécifications ci-dessus.
En plus on peut aussi l'utiliser ouvert comme une lingette (2 épaisseurs) ou même le passer autour de la main comme une mitaine (1 épaisseur).

La phase test opérationnel est la première fois de ma vie où j'étais impatiente de faire la vaisselle.
Verdict : sauf pour l'essorage où on n'est pas du tout au niveau de l'original (il faut tordre assez violemment  le tricot), c'est à mon avis le produit qui se rapproche le plus de l'éponge classique sur tous les critères que j'ai cité. Donc validé.

Après quelques semaines d'utilisation : à l'usage et avec les lavages, le tricot s'assouplit un peu mais garde assez de consistance pour remplir son office.

 L'éponge presque parfaite au tricot

Matériel
Du fil de lin, d'ortie ou tout autre matériau hydrofuge
Les aiguilles à tricoter de la taille qui va bien (le tricot doit être assez dense), idéalement en métal pour faciliter la glisse (3.5 dans mon cas pour le fil d'ortie, en tricotant un peu lâche pour ne pas se blesser, si le fil est trop tendu il peut irriter l'index sur lequel il coulisse)

Tutoriel


Faire un rectangle au point mousse :
- monter le nb de mailles nécessaires pour avoir 22 cm en largeur (ici 54 m)
- tricoter jusqu'à avoir 13 cm de haut (point mousse bien resserré, non étiré)
Rabattre les mailles.
(On a donc un rectangle un peu plus grand que 2x la hauteur et 2x la largeur d'une éponge, car on perd quelques mm au pliage et curieusement le tricot se contracte un peu lorsqu'il est mouillé).
Taille à adapter éventuellement selon le comportement de votre fil et la taille de votre main.
Plier en 2 dans le sens de la largeur et coudre ensemble 2 bords (ceux de la hauteur du tricot).
Rentrer les fils.
Ajouter si besoin un petit anneau au crochet pour pouvoir suspendre l'éponge.

Pour l'utiliser façon éponge, il faut simplement "rouler" un bord sur l'autre (comme un col roulé).

mercredi 1 janvier 2020

Le bonnet de Marcel

Et hop un bonnet de plus, tricoté sur le modèle de celui de Lucie avec une inspiration de saison en rouge et blanc.


Il y a quelques mois déjà, mon Papa est venu me trouver avec une pelote de laine un peu particulière avec laquelle il souhaitait que je lui tricote un bonnet.
Il avait tondu le mouton qui officie comme tondeuse à gazon sur un de ses terrains, et la toison s'est en fait révélée de qualité exceptionnelle avec des brins de plus de 50 cm de long. Elle a été nettoyée, cardée et filée par une amie de la famille en une laine mèche irrégulière, d'une jolie couleur crème qui fleure encore le mouton et laisse sur l'index et les aiguilles un peu de la lanoline qui imprègne toujours les brins.


Tricoter cette laine a constitué un petit défi à relever !
Comme Marcel porte ses bonnets quand il bricole à l'extérieur en hiver, il faut un tricot dense, bien isolant qui coupe au maximum le vent. D'où nécessité de tricoter le fil en double pour avoir une épaisseur relativement régulière, et d'utiliser une taille d'aiguille assez petite.
Résultat : on a un tricot avec absolument zéro élasticité, très éloigné de celui que j'obtiens avec les laines mérinos de la droguerie que j'utilise d'ordinaire pour les bonnets. D'habitude un petit mouvement de l'index permet de resserrer la maille et de régulariser le tricot, mais là les brins de laine mèche s'accrochent entre-eux et la maille ne bouge pas d'un iota.
Plusieurs essais ont donc été nécessaires pour trouver un mode de tricot qui fonctionne (faire et défaire, c'est toujours travailler ...) : modifier la position du fil sur la main droite pour le freiner au minimum, réduire la vitesse de tricot pour se concentrer sur la régularité de l'espacement entre 2 mailles, et commencer le tricot avec quelques rangs auxiliaires au point mousse (donc détricotés par la suite) avec une autre laine plus conventionnelle pour faciliter les premiers rangs sur les aiguilles circulaires.
J'ai quand même décidé de faire le bord-côte avec une autre laine, pour avoir une bordure bien élastique qui se replie correctement sur le corps du bonnet.

J'ai utilisé un peu de la belle laine mèche rouge rapportée d'Islande pour le motif jacquard. Celui-ci a été imaginé par Lucie, avec quelques adaptations de ma part pour qu'il corresponde à un multiple de 8 et éviter au maximum plus de 5 mailles d'écart entre 2 mailles de même couleur.
 Le pompon quant-à lui a été fait par Auguste.

dimanche 12 mai 2019

Le bonnet de Lucie

Nouveau bonnet pour Lucie, dont le précédent est maintenant trop petit après 6 ans de bons et loyaux service. Desiderata de l'intéressée : des rayures bleu roi et turquoise, un pompon gris, une étoile, un bord côte, une forme "pas trop ronde, mais pas trop allongée non plus".
Un peu de recherche, quelques échantillons, et voici et voilà.




Le bonnet pas trop rond à bord côte

Motif 
 
Rayures à mailles glissées :
2 rgs par couleur
Au changement de couleur 1, glisser une maille comme pour la tricoter à l'envers toutes les 10 m
Au changement de couleur 2, idem mais en quinconce avec le glissement précédent.
Décaler à chaque fois le motif d'une maille à chaque changement de couleur.

Etoile en crochet : par ici

Pompon

Technique

Déterminer le nombre de mailles à monter pour un bonnet à partir de l'échantillon et info générales sur le tricotage d'un bonnet
Montage provisoire
Jersey circulaire à rayures
Comment éviter le décalage en jersey circulaire
Mailles glissées
2 mailles ensemble

Diminution haut de bonnet "pas trop ronde, pas trop froncée"
Bord côte : 2m end, 2m env

Fourniture

laine
aiguille à tricoter circulaire ou jeu de 4 aiguilles à 2 pointes
aiguille à laine pour rentrer les fils, ciseaux

Tutoriel

Au préalable : suivant le tour de tête du récipiendaire et votre échantillon, déterminer le nombre de mailles à monter pour le bonnet. Arrondir au multiple de 8 le plus proche (car la diminution sur le haut du bonnet est basé sur un multiple de 8).

Avec un montage provisoire, monter le nombre de maille ci-dessus.

Tricoter le corps du bonnet en jersey rayé circulaire jusqu'à la hauteur désirée selon le style choisi :
-  bonnet ajusté ou  avec un peu de jeu sur le haut
- bord côte replié ou non sur le bonnet (bord replié sur les photos). Remarque : pour être vraiment chaud au niveau des oreilles, le bord côte doit être entièrement replié sur du jersey (bord côte sur bord côte ça laisse passer le vent).
Pour avoir une idée de la hauteur à atteindre, les diminutions sur le haut du bonnet occupent une quinzaine de rang pour une grosseur de laine moyenne.

Commencer les diminutions, en continuant le motif dans la mesure du possible.
Nota : le nombre de mailles à tricoter entre 2 diminutions sur le premier rang de diminution = (nombre de maille monté/8)-16
Ce nombre diminue de 1 tous les rangs de diminution 
R1 : répartir 8 diminutions (2m ensemble) sur le rang => - 8 mailles
R2 : end
Répéter encore 3 x ces 2 rangs. On a ainsi diminué au total de 8x4 = 32 m.
Rangs suivants : continuer les 8 diminutions par rang tous les rangs jusqu'à ce qu'il ne reste que 8 m.
Couper le fil, le passer dans les mailles restantes et serrer. Rentrer le fil.

Démonter le montage provisoire et remailler les mailles libérées sur une aiguille.
Tricoter le bord côte sur la hauteur voulue.
Rabattre les mailles comme elles se présentent.
Rentrer les fils.

Coudre la déco qui va bien, étoile, pompon, ...

:-)



Flûte, je ne pense pas que mon employeur m'octroie un congé exceptionnel pour participer à un concours de métal air tricot en Finlande le 11 juin.

Heavy Métal et tricot, une combinaison aussi intéressante que le bière yoga à mon humble avis.

(Lien vers le podcast VeryPink avec une interview sur le sujet)