mercredi 11 novembre 2015

Quelques fibules

On continue un peu dans le style médiévalo-fantastique, mais avec un petit accessoire plus facile à porter ce coup-ci : la fibule.

Il y a trois ans, pour mon anniversaire, j'ai eu un bon pour un petit séjour en Bourgogne. J'ai eu le droit de choisir le programme pour la partie culturelle et j'ai opté pour Bibracte, la capitale des Eduens - peuple gaulois - au Ier et IIième siècle avant J.-C.

En résumé, il s'agit d'un site fortifié sur lequel Jules César s'est longtemps cassé les dents pendant sa campagne de conquête de la Gaulle. Cela notamment grâce au murus gallucus, technique de construction du rempart qui allie la résistance de la pierre et l'élasticité du bois : impossible à brûler, impossible à enfoncer. Jules finit quand même par triompher mais vexé comme un pou, et en bon stratège aussi, il déclare que les Eduens ne peuvent pas rester sur un site aussi difficile à assiéger.
Sympa, il leur construit une nouvelle capitale dernier cri à la mode romaine à Autun. Les Eduens ont déménagé, laissant la ville tomber à l'abandon. La forêt à tout recouvert, le site s'est effacé du paysage et des mémoires. Mais ce qui est fascinant, je trouve, c'est que le nom est resté, Bibracte se changeant en Beuvray (prononcé Beubray dans le patois local), ultime vestige du site 2000 ans après.
Il a fallu attendre le 20ième siècle, avec une hausse du nationalisme et la recherche d'une identité "française" par Napoléon III pour que les archéologues se mettent à chercher ce site que Jules César mentionne dans sa Guerre des Gaules. Certains savants situaient la ville à Autun, mais d'autres trouvaient que cette ville ne collait pas avec la description de Jules, et c'est la similitude phonétique qui les a guidé vers le mont Beuvray. Depuis les années 80, le site est systématiquement fouillé. Comme il a été très peu remanié depuis le départ des Eduens - c'était une zone de pâturages et de forêts - les vestiges n'ont pas été dérangés d'où des découvertes très intéressantes. Plus d'infos si vous le souhaitez par ici et par .

J'ai beaucoup aimé la visite, malgré la pluie diluvienne et le fait que la moitié du musée soit fermée pour rénovation. J'apprécie aussi toujours de faire un petit tour par la boutique du musée, ne serait-ce que pour acheter quelques cartes postales. Il y avait là des torques et des fibules magnifiques mais totalement hors budget. J'ai eu le droit de me choisir un cadeau et j'ai finalement opté pour un petit bracelet "façon gauloise". Mais j'ai décidé qu'il me fallait une fibule.

Une fibule, c'est le système (qui peut prendre plusieurs formes) souvent très décoré qui sert à fermer une cape, étole ou manteau que l'on retrouve dans beaucoup de civilisations antiques ou médiévales. Comme je n'ai pas de forge sous la main, je n'ai pas pu reproduire exactement les fibules gauloises et j'ai essayé de faire avec ce que j'avais.

Premiers essais avec un "pic", mais ce n'est pas super pratique à mettre sur les tissus épais et il faut toujours faire attention de ne pas perdre le petit capuchon.

Et puis j'ai découvert les fibules penannulaires (j'avoue, c'était en regardant Outlander, avec la "brooch" qui permet aux Ecossais de maintenir leur "plaid", cette espèce de couverture à carreau qui leur sert de vêtement, de cape, de couverture). 
Irish fibula ra13    http://outlander-starz.tumblr.com/image/122275356824
Petit tour sur Pinterest pour chercher l'inspiration et voici ma propre version, avec ce qui est à la base un bracelet en laiton.


J'en suis très contente, c'est exactement ce qu'il me fallait pour fermer mon châle en mohair que j'aime beaucoup mais que je ne mettais jamais faute d'arriver à le maintenir. Et comme c'est super fastoche à réaliser, je pense que je vais m'en faire d'autres dans des styles un peu différents.